Les Origines de la Numérologie

La Guématrie ou Numérologie Primaire

La Gématria : aussi « guématrie » ou « gématrie » est une forme d’ exégèse propre à la Bible hébraïque dans laquelle on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases afin de les interpréter. Elle se fonde sur la numération hébraïque, dans laquelle, comme dans les autres civilisations méditerranéennes anciennes, les nombres sont notés avec les lettres de l’alphabet.
Cette technique était utilisée originellement par les Sofrim (les « scribes », mais aussi « ceux qui racontent » ou « ceux qui comptent ») pour enseigner lecture et écriture et pour vérifier l’exactitude de leurs copies.
Le mot « guématria » est un jeu sur les racines de géo-metria et de gramma-metria. De même que geometria est la mesure (métria) de la terre (géo), ainsi la gramma-metria (ou guématria) est la mesure des lettres de l’alphabet (gramma).
On rencontre aussi l’expression « Numérologie Hébraïque ».
La Kabbale attribue un nombre à chaque séphiroth (chemin de la kabbale), c’est la numérologie à 22 nombres. On ne réduit pas avec cette méthode les nombres 11/22/33, de ce fait il y a 11 parcours possibles.
Avec les Humanistes du 16ème siècle, la gématrie devient une forme de numérologie appliqué à l’alphabet hébreu et aux textes bibliques.

« Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Tout ce qui a été fait, a été fait par Lui.« 

Evangile selon Saint-Jean

Les Lettres Hébraïques

 L’alphabet hébraïque fascine par la profondeur de son symbolisme. Son histoire en fait la matrice de nombreux autres alphabets.
L’écriture hébraïque est le support de la langue Sacrée.
Comme bon nombre d’autres alphabets antiques, les caractères hébreux sont employés pour écrire les chiffres, ils sont ordonnés selon le système décimal, dans l’ordre des lettres de l’alphabet :
– D’Aleph à Teith, les unités de 1 à 9
– De Yod à Tsadé, les dizaines de 10 à 90
– De Qof à Tav, les centaines de 100 à 900
Pour obtenir les nombres souhaités, les lettres peuvent être combinées, à l’exception de Yod et de pour écrire le nombre 15 (10 + 5), car leur union écrit le nom de Dieu (Yah) ils sont remplacés exceptionnellement par la combinaison Teith/Vav (9 + 6).
Le lien intime entre le mot et le nombre donne toute sa qualité à la « guémétria » car en hébreu, écrire un mot, c’est écrire un nombre et écrire un nombre c’est écrire un mot.
La première utilisation de l’alphabet hébreu comme système de chiffrage semble dater de l’époque des Maccabées.

Les Maccabées sont une famille juive qui mena la résistance contre la politique d’hellénisation pratiquée par les Séleucides au 2ème siècle avant J.-C. et soutenue par une partie des élites juives hellénisées. Ils fondèrent la dynastie des Hasmonéens.


Les règles de la « Soferouth » (l’art de l’écriture) sont codifiées pour la transcription de la Torah et des livres saints en général.
L’écriture du Séfer Torah est dite « feu noir sur feu blanc », notion importante dans la littérature kabbalistique.
– La couleur noire représente l’encre, le sang de la Torah, et évoque l’idée de vie, de force et de mouvements contenus dans le texte.
– La couleur blanche représente le support les espèces qui séparent les mots et les lettres. Le feu noir sur blanc raconte qu’il existe différents niveaux de lecture cachés dans le blanc que seules les lettres noires peuvent révéler. Ce style d’écriture a précédé la création et ses mystères.
Malgré le fait que les mystères soient dissimulés dans le blanc du Séfer Torah, la dimension sécrète est exprimée par le feu noir, car tous les mystères sont dépendants de la manifestation et de l’existence des 22 lettres noires.
Ainsi le feu blanc est le symbole de la Torah écrite et le feu noir celui de la Torah orale.

D’un point de vue Kabbalistique, les 22 lettres hébraïques sont des vêtements d’énergies subtils et ont pour fonction de matérialiser l’émanation de la lumière divine.

 Ma pratique est de toujours avoir le nom de « YHVH » devant mes yeux, en feu noir sur un fond de feu blanc.

Parole de la Kabbale

Le Tétragramme ou les 4 lettres du Nom sacré de Dieu

La « Tétractys » et le Tétragramme du Nombre au Symbole
Dans la tradition juive, le nom sacré de Dieu, le Tétragramme, est composé de 4 lettres, dont une redoublée : Yod (y), (h) et Vav (v).
La valeur numérique de YHHV est de : 10 + 5 + 6 + 5 = 26.
La connaissance de ce nom était sensée procurer des pouvoirs divins.

Les kabbalistes attribuent en tout 72 noms différents à Dieu.
Les chrétiens ont remplacé ces noms par des Anges.
Le Magicien en a fait ses 72 Génies planétaires, répartis suivants les 4 éléments : les elfes, les ondines, les gnomes et les salamandres. Chaque génie opère pendant une période de 5 jours / degrés représentée sur un cercle divisé en 360 degrés.

Le nombre 72 correspond à la valeur numérique du Tétragramme disposé sous forme de triangle :

– 1ère ligne : iod ~ 10 = 10
– 2ème ligne : iod + he ~ 10 + 5 = 15
– 3ème ligne : iod + he + vav ~ 10 + 5 + 6 = 21
– 4ème ligne : iod + he + vav + he ~ 10 + 5 + 6 + 10 = 26
Répartis suivant les 4 éléments ils forment ainsi 4 groupes de 18 Éléments chacun.

Arithmologie Pythagoricienne
ou Numérologie Traditionnelle (occidentale latine)

L’Arithmologie est une technique de numérologie basée sur les nombres de 1 à 9. Elle se base sur l’alphabet de Tripoli par Septimus Tripoli, en 1350.
Le plus souvent, il s’agit de transformer le prénom et le nom des gens en une suite de chiffres pour obtenir ce qu’on appelle le Nombre d’expression, le Nombre intime et le Nombre de réalisation. Chacun de ces nombres est ensuite analysé. Les origines de l’arithmologie semblent remonter à plus de 2000 ans, développées par les pythagoriciens.

L’Ecole de Pythagore

Etymologiquement : « Pyth-agore » (Pythagoras, en grec) signifie « celui qui a été annoncé par la Pythie ».

Dans la religion grecque antique, la « Pythie » également appelée Pythonisse, est l’oracle du Temple d’Apollon à Delphes. Elle tire son nom de « python », le serpent monstrueux qui vivait dans une grotte à l’emplacement du site actuel du sanctuaire et qui terrorisait les habitants de la région autour du Mont Parnasse avant d’être tué par Apollon. Ou bien de « Pytho », le nom archaïque de la ville de Delphes, qui découle de l’annonce de sa naissance faite à son père lors d’un voyage à  Delphes.

La communauté crée par Pythagore s’échelonne sur 4 degrés initiatiques et hiérarchiques :
– Les postulants (1er degré), les néophytes (2ème degré) et les acousmaticiens (3ème degré) ou auditeurs forment le grade des « exotériques »  ou novices.
– Le quatrième et dernier degré est composé des Mathématiciens, « savants » ou « ésotériques », ou « sindonites » (habillés de lin). Ils devenaient des ésotériques, dans la mesure où ils accèdent à la connaissance intérieure, cachée. Ils sont admis à voir Pythagore derrière son rideau. Lui-même enseigne sous forme de « symboles », au sens de formules. Les femmes et les étrangers sont admis.
– Les profanes  sont « les gens du dehors »,  auxquels rien n’est révélé.

On constate une division des « ésotériques » en « vénérables », « politiques » ou « contemplatifs » :
– Les « Vénérables » ou pieux s’occupent de religion.
– Les « Politiques » s’intéressent aux lois, aux affaires humaines, tant dans la communauté pythagoricienne que dans la cité.
– Les « Contemplatifs » étudient arithmétique, musique, géométrie, astronomie, le quadrivium du Moyen Âge.
Il semblerait que les  « acousmaticiens » soient des « politiques, administrateurs ou législateurs », tandis que les « mathématiciens » sont des « pieux » ou « contemplatifs ». 
(Cette division perdure encore actuellement et plus particulièrement dans la franc-maçonnerie.)

« La Tétractys est en qui se trouve la source et la racine de l’éternelle nature. Tout dérive de la Décade et tout y remonte. Le 10 est l’image de la totalité en mouvement ».

Serment par la « Sainte Tétractys » des Pythagoriciens.

« Tout est Nombre » (Pythagore)

– Le 1 (la monade) : Unité de l’existence et harmonie générale.

– Le 2 (le binaire) : la diversité, la division, la séparation.
Le 2 est la dyade (le nombre 2), principe passif et actif, masculin et féminin, faculté génératrice esprit, âme et corps humain d’une part, Divin, d’autre part.

– Le 3 (la triade) : la loi du ternaire est pour les pythagoriciens la véritable clef de vie.
Nombre par excellence, premier impair qui réunit les propriétés des deux premiers chiffres 1 et 2.

– Le (le quaternaire) : Nombre parfait, racine des autres, nombre ineffable de Dieu.

– Le 5 (le pentagramme) : signe du microcosme est un symbole pythagoricien de santé, signe de reconnaissance entre adeptes de la secte.

Ses Apports Principaux

1/ L’Arithmologie  étudie les nombres de façon allégorique, symbolique, occulte, ésotérique.
Le symbolisme des nombres concerne les nombres en tant que symboles, dans leur puissance à représenter analogiquement, à être interprétés comme porteurs de sens et de valeurs. Par symbolisme des nombres, on entend la capacité qu’a un nombre de désigner autre chose que lui-même.
Pythagore est le premier à avoir associé les nombres à la musique.

2/ L’Esotérisme : quand Pythagore enseigne que les âmes des hommes sont éternelles, que l’homme a deux âmes, l’une d’origine terrestre, l’autre d’origine divine. Il croit à la résurrection, à la transmigration des âmes et à l’incarnation.
L’enseignement est Spirituel, uniquement Spirituel.

« Bénis nous, nombre divin, toi qui as engendré les dieux et les hommes !
O sainte, sainte Tétractys !
Toi qui contiens la racine et la source du flux éternel de la création !
Car le nombre divin débute par l’unité pure et profonde et atteint ensuite le quatre sacré, ensuite il engendre la mère de tout, qui relie tout, le premier-né, celui qui ne dévie jamais, qui ne se lasse jamais, le Dix sacré, qui détient la clef de toutes choses ».


La légende dit que les pythagoriciens lui auraient composé et adressé une prière pour honorer la « Tétractys« 

Namaste