Mythe



Le Mythe est une construction imaginaire, un récit, une représentation, une idée, une allégorie philosophique.
C’est aussi un ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d’un personnage, d’un phénomène, d’un événement historique, d’une technique qui leur donnent une force, une importance particulière : le mythe napoléonien, le mythe de l’argent.
Cette notion de mythe se veut explicative de phénomènes cosmiques ou sociaux et surtout fondatrice d’une pratique sociale en fonction des valeurs fondamentales d’une communauté à la recherche de cohésion.
Le mythe est porté à l’origine par la tradition orale, qui propose une explication pour :
– La création du monde.
– Phénomènes naturels.
– Statuts de l’Être humain en rapport au Divin, à la nature, avec les autres individus.
– Genèse d’une société humaine et relations avec les autres sociétés.

Le premier sens du mot est apparu au 19ème siècle comme un récit fabuleux pouvant contenir une morale plus ou moins implicite. Dérivé d’une racine indo-européenne meudh qui évoque la notion de souvenir et fait référence à la remémoration.
Le mythe implique souvent des personnages merveilleux, tels que les Dieux, les animaux chimériques ou savants, des hommes – bêtes, des anges ou des démons et l’existence d’autres mondes.
Quelques mythes célèbres :
– L’Odyssée (histoire d’Ulysse), le nom grec d’Ulysse étant Odysseus.
– Le Déluge (Bible, Genèse)
– Mythe de la destruction de l’Atlantide.
– Mythe Prométhéen (Prométhée qui apporte le feu aux hommes).
– Mythe de Don Juan (parle d’un homme qui n’est guidé que par le désir de séduire les femmes, désir de conquête)

Petite Histoire du Mythe :

Dans le grec ancien, muthos(mythe) est l’énoncé d’un récit considéré comme vrai.
Les mots muthos et logos (raison) restent synonymes tant que les propos qualifiés sont échangés entre des personnes se reconnaissant membres d’un même monde politique et culturel. A l’inverse du logos, désignant le parole juste qui défend l’ordre établi et fait éloge de ses héros, le mythe évoque « la rumeur qui menace la parole de louange, la voix de l’envie qui font obstacle au surgissement de la vérité ».
Platon, au nom du vrai et du beau, élargit le fossé entre muthos et logos. Platon veut remplacer le muthos par l’exercice dialectique de la raison qui éduquera le véritable citoyen. Le philosophe concède que le muthos détiennent un pouvoir de suggestion dont le pédagogue peut tirer profit a conditions de contrôler les faiseurs de contes et soumettre la mythologie à le réflexion mythologique (voir le mythe de la caverne : https://www.institut-pandore.com/philosophie/caverne-platon/).
Platon veut repenser les relations que la cité entretient avec ses traditions.

La raison Occidentale rejette la notion de « Mythe« , l’incompatibilité entre le logos et le muthos est l’un des piliers de la pensée occidentale depuis plus de 2000 ans.
Les mythes sont condamnés par l’intelligentsia grecque, romaine puis chrétienne, le mythe étranger parce qu’étrange reste la marque même de « l’ailleurs« . Elle repousse à la périphérie de la raison occidentale ce qui échappe à la compréhension.
Les mythes étant assimilés à des « superstitions » incohérentes, absurdes, caractérisant les « peuples païens » voire des « barbares », doivent être combattus. Alors sont développés « des stratégies de conversion » qui font place à des dogmes reconnus, puissance de Dieu, virginité de Marie, incarnation et résurrection du Christ.
Ce rejet s’accentue au 16ème siècle pour perdurer jusqu’au 18ème siècle.

L’idée du mythe sera réhabilitée à la charnière du 19 / 20ème siècle par poètes et philosophes en luttant contre le « rationalisme des Lumières ».
Le mythe retrouve tous ses attributs bénéfiques et vertueux, la réhabilitation de l’imaginaire permet de relire, de recueillir, de traduire les mythes, les légendes, les contes et autres traditions littéraires populaires censés receler « l’âme du peuple » et constitue de fait le socle idéologique de leur identité.

(Source Wikipédia, Larousse et Encyclopedie Universelle)

On ne devient homme véritable qu’en se conformant à l’enseignement des mythes en imitant les Dieux.

Mircea Eliade (Historien des religions, mythologue, philosophe et romancier roumain – 1907 / 1986 – )
« Le secret et le profane »

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